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Pierre PELOT, Les Jardins d’Eden, Gallimard

L’AVIS DE LA LIBRAIRIE


L’écrivain vosgien aux plus de 200 romans avait promis de déposer la plume, dégouté par le monde de l’édition. Cela aurait été dommage. Car cette parution dans la série noire Gallimard apparaît comme une petite consécration sur le tard. Dans ce roman détonant, aux repaires flous comme la mémoire de son personnage principal, Jipé Sand, un ancien journaliste qui enquête sur la disparition de sa fille dans un fond de vallée aussi hostile que gorgé de secrets dont les jardins n’ont d’Eden que le nom. Comme souvent chez Pelot, la langue fourmille, vacille et retranscrit superbement les errements d’un homme fatigué par la vie, tout juste rétabli d’un cancer, mais qui s’accroche aux souvenirs comme aux branches le long du sentier.


LA CITATION (p. 22)

C’était un pays en longueur, d’une certaine façon, dessinant, avec ses deux vallées que séparait un embrouillamini confus de collines et de coteaux boisés et de tertres broussailleux, une sorte de fourche à deux dents.
un pays sur lequel étaient tombés au hasard du bord du monde, à une époque enfouie, une pluie de noms bizarres, qualifiés de propres, pas vraiment faits pour l’endroit, patronymes plutôt mal assortis, ne fût-ce que, pour commencer : Paradis – tel un couvre-chef pour le moins cocasse affublant le village.
Paradis…

LIGNES DE FUITE, LIBRAIRIE