Jean-Baptiste DEL AMO, Le Fils de l’homme, Gallimard

L’AVIS DE LA LIBRAIRIE
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Le Fils de l’homme raconte l’histoire d’un trio. Un fils, son père, mais aussi sa mère dont le rôle est tout aussi central. Un trio dans un huis clos au grand air – contraint par le père (de retour après plusieurs années d’absence) à venir habiter cette vieille maison, presque en ruines, aux confins de la montagne. Histoire d’emprise, de filiation, de transmission, de détermination presque, de folie aussi, Le Fils de l’homme narre le lien, violent et immémorial, qui unit un père et un fils. Après plusieurs romans remarqués (Prix Goncourt du premier roman pour Une éducation libertine et Prix du Livre Inter pour Règne animal), Del Amo continue d’asseoir sa plume précieuse, pleine de mini-détails, de sensations et de parfums.

LA CITATION (p. 124)

Lorsqu’elle sort de la maison, la montagne fertile et noire repose encore dans l’aube détrempée de rosée que vrillent les chants d’oiseaux. L’air colle à sa peau comme une langue humide. Elle marche jusqu’à l’emplacement du potager. Les herbes mouillent ses chevilles nues. Elle contemple la terre scarifiée, l’imposant tas de pierres élevé comme un cairn sinistre. Quelque chose monte en elle pour la submerger, le sentiment d’un destin en train de se nouer malgré elle et dont elle ne saurait infléchir la course.
Au-dessus d’elle, dans le ciel maintenant pâle, un faucon pèlerin lance un cri que la montagne lui renvoie.