Gabrielle FILTEAU-CHIBA, Encabanée, Folio

L’AVIS DE LA LIBRAIRIE
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Anouk est une jeune femme qui vit à Montréal, Québec. Elle a situation stable, un bon emploi, un appart’. Mais il lui manque quelque chose, l’essentiel : un sens à sa vie. C’est ainsi qu’elle décide d’acheter une petite bicoque dans la région sauvage du Kamouraska pour s’encabaner, expérimenter une vie aussi simple que dure, se retrouver en face à face avec elle-même. Entre les nuits gelées, les coyotes qui rôdent et les fantasmes de l’homme des bois, Gabrielle Filteau-Chiba, qui s’est inspirée de sa propre expérience, déploie une langue originale, sans renier son « accent » québécois. Une langue aussi vivante que vivifiante.

LA CITATION (p.16)
Le froid a pétrifié mon char. Le toit de la cabane est couvert de strates de glace et de neige qui ont tranquillement enseveli le panneau solaire. Les batteries marines sont vides comme mes poches. Plus moyen de recharger le téléphone cellulaire, d’entendre une voix rassurante, ni de permettre à mes proches de ma géolocaliser. Je reste ici à manger du riz épicé près du feu, à chauffer la pièce du mieux que je peux et à appréhender le moment où je devrai braver le froid pour remplir la boîte à bois. Ca en prend, des bûches, quand tes murs sont en carton. Un carillon de gouttelettes bat la mesure et fait déborder les tasses fêlées que j’ai placées. Par centaines, les glaçons qui pendent au-delà des fenêtres sont autant de barreaux à ma cellule, mais j’ai choisi la vie du temps jadis, la simplicité volontaire. Ou de me donner de la misère, comme soupire mes congénères, à Montréal.